" Une lumière ignorante... capture l'apparence sur mon effroi... Je suinte d'un agglomérat de chairs grises et bouffies... Mais qui est " je " ? "
" Je est un autre " répondrait l'ami Rimbaud à cette question liminaire et fondamentale de la nouvelle oeuvre de Daniel Hulet.
Immondys se présente sous la forme d'un cauchemar éveillé, mêlant éléments autobiographiques et fantasmagories macabres. L'histoire d'un homme qui cherche son identité, qui traque le réel parmi le fantasme.
" D'une créature déjà rongée... Un remous de la matière... Je divague... Le temps m'a manqué... Je ne m'appartiens déjà plus... "
L'univers d'Hulet est ici encore plus abouti que dans ses travaux précédents, nous rappelant aussi bien Francis Bacon et David Lynch que Jorge-Luis Borges.
Borges qui est à juste titre cité dans cet ouvrage d'une profondeur et d'un pessimisme absolus, d'un aboutissement et d'une richesse rares : " Nous acceptons facilement la réalité, peut-être parce que nous sentons que rien n'est réel ".