Mai 1958 à Los Angeles, dans les studios Disney à Burbank. Sous les projecteurs, la chaleur est accablante. Jimmy White, éternel second rôle, joue dans une série pour gosses, un truc un peu naïf qui raconte l’histoire d’un type masqué qui se fait appeler « Zorro ». C’est Brenda, son agent, qui lui a dégoté ce boulot. Jimmy fait un peu de tout. Le cascadeur, la doublure et les rôles de petites frappes qui se font immanquablement embrocher par le renard masqué, ce poseur prétentieux de Guy Williams. Jimmy a aussi des dettes. Cinq mille dollars qu’il doit à Giuseppe Battaglia, l’un des pires usuriers du quartier de Fairfax. Pour Jimmy, l’existence serait merdique s’il n’y avait pas Sally Davis, cette figurante dont il est tombé follement amoureux sur un plateau. Seulement, depuis que Buddy Drummond, producteur de la Fox aussi puissant que lubrique, a fait miroiter à la belle un premier rôle dans un western, Jimmy commence à avoir des doutes sur leur liaison. Dos au mur, il est sur le point de commettre l’irréparable…
Roger Seiter et Pascal Regnauld (l’actuel dessinateur de Canardo) nous emmènent dans les dessous un peu minables de l’âge d’or d’Hollywood à travers un polar ciselé et sans filtre, peuplé par une galerie de personnages tous droits issus d’un roman de James Ellroy.